Présentation générale

Cadre général

Implanté à l'IRED, sur le campus de l'Université de Rouen, à Mont Saint Aignan et bénéficiant d'une surface de 100 m2, le laboratoire DYLIS (EA7474) regroupe 21 enseignants-chercheurs permanents, dont 8 professeurs des universités et 12 Maîtres de conférences. La recherche au sein de cette unité s'inscrit dans la continuité des travaux de l'URA SUDLA (Sociolinguistique, Usage et Devenir de la Langue, 1984), l'UMR DYALANG (Dynamiques sociolangagières, 1996), l'EA LIDIFRA (Linguistique, Didactique et Francophonie, 2007).

Ses recherches s'inscrivent en Sciences du Langage, et de manière plus large, dans le champ des Sciences de l'Homme et de la Société. L'unité de recherche conçoit le langage dans ses rapports avec l'activité et la créativité sociales ; ce dernier est non seulement un savoir-faire pratique, mais aussi le lieu d'enjeux vitaux pour les individus et les groupes. Il est également un savoir que l'homme doit s'approprier et construire.

L'unité de recherche a plus spécifiquement comme thématique générale l'analyse des pratiques langagières in situ : dans leurs usages, leur devenir et leur dynamisme. Une attention particulière est portée sur leurs effets linguistiques et discursifs ainsi que sur la construction des communautés et des personnes, notamment les fonctionnements et dysfonctionnements discursifs et les enjeux identitaires qui les accompagnent, notamment en situations plurilingues.

Une linguistique théorique et descriptive

La recherche en linguistique théorique et descriptive se fait de façon complémentaire avec cette approche sociale des langues ;  les membres de l'unité travaillent également dans une approche théorique et descriptive des faits de langue et à leur modélisation prédictive. L'accent y est mis sur la complexité et l'hétérogénéité des phénomènes étudiés, de façon à permettre l'articulation aux approches discursives et sociolinguistiques.

Dans son développement, DYLIS a étendu ses problématiques de recherche à de nouveaux objets et terrains (plurilitéracies, communautés virtuelles, communications électroniques...) mais tout en restant attentive aux situations à enjeux scientifiques forts, c'est-à-dire correspondant à une demande d'expertise et d'intervention (la situation de Mayotte, par exemple). C'est dans l'articulation des pratiques langagières aux constructions sociales, discursives et identitaires des sujets que des dynamismes sont saisis, décrits et analysés.

Une linguistique de terrain

Plus généralement, les travaux de recherche de DYLIS relèvent majoritairement d'une linguistique de terrain (les pratiques langagières sont saisies in situ), les chercheurs observant les pratiques langagières là où elles se produisent. Toutefois, les terrains ne sont pas de simples lieux d'observation, mais des champs traversés par des forces sociales, des lieux d'événements sociolinguistiques dont ils sont eux-mêmes partie prenante. C'est pourquoi, dans sa réflexion scientifique, l'unité de recherche accorde une place importante au réglage de la distance entre la position du chercheur et son terrain. Compte tenu des problématiques choisies pour les recherches, les acteurs sociaux produisent des attentes précises et souvent des demandes très fortes à leur égard. Il s'agit donc de recherches fondamentales débouchant sur une linguistique d'intervention, voire parfois sur une linguistique appliquée (le plurilinguisme scolaire à Mayotte en est un exemple).

Les données privilégiées de l'unité de recherche sont constituées par le recueil de pratiques écrites et orales dans des situations vécues de production (enregistrements audio et vidéo), de discours sur les pratiques à travers divers types d'enquêtes (questionnaires, écrits ou oraux, entretiens). Les chercheurs ont, selon le type de problématique, également recours à d'autres méthodes, telles que l'observation participante, les approches ethno-méthodologiques, le croisement de plusieurs méthodoogies de recueil de données, voire des moyens moins classiques comme les récits de vie oraux et en interaction, les entretiens d'aide à l'explication, les discours on-line, les productions écrites en atelier d'écriture.

La recherche dans ce domaine constitue aussi un des objectifs de l'unité de recherche et un aspect important de la formation à la recherche des doctorants. En parallèle, une part importante des données langagières analysées par les chercheurs de l'unité provient des recherches théoriques et descriptives et repose sur les approches linguistiques "classiques" (jugements d'acceptabilité en syntaxe et sémantique, par exemple), expérimentales (notamment en phonétique / phonologie) et sur la simulation informatique. Ces recherches portent un intérêt tout particulier aux données issues de différentes langues en vue de comparer et d'évaluer différents modèles.